La question de l’éclairage public pose encore problème au Sénégal. En effet, non seulement qu’on est encore loin à l’accès universel de l’électricité, il s’avère n’y a pas une gestion rationnelle de l’énergie.
 L’éclairage public au Sénégal est loin d’être performant. C’est du moins l’avis de Saer Diop, le directeur général de l’agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme). «Nous avons un éclairage très énergivore avec des lampes démodées qui consomment énormément d’énergie, un entretien défectueux et des horloges en panne», affirme-t-il Et de poursuivre : «C’est véritablement un problème de voir des lampes allumées à longueur de journée dans les rues et artères du Sénégal alors que nous ne sommes pas encore à l’accès universel à l’électricité, même si c’est une priorité des autorités». Il s’exprimait, hier, lors de l’atelier d’échange et de renforcement de capacités sur l’éclairage public à l’endroit des collectivités territoriales. Pourtant, indique-t-il, le secteur regorge d’un potentiel important d’économie d’énergie du fait des avancées technologiques et de possibilités de mise en niveau d’énergie. Selon Saer Diop, un programme d’éclairage public efficace permettrait de réduire la facture d’électricité d’éclairage public qui s’élève autour de 13 à 14 milliards d’au moins de 5 milliards de francs CFA par an. Ce qui, pour lui, n’est pas négligeable vu qu’aujourd’hui l’éclairage public constitue 80% des besoins énergétiques en électricité au niveau des collectivités territoriales. A l’en croire, ces gains sont également possibles avec l’amélioration des performances énergétiques de l’éclairage publique conventionnel sur les installations déjà existantes au Sénégal. «Donc il est important aujourd’hui de prendre en charge la question de l’éclairage public conventionnel existant et le rendre performant dans les grandes communes qui ont un réseau électrique », déclare le directeur général de l’Aeme. «Il faut une prise de conscience et beaucoup plus de responsabilités dans la gestion de l’éclairage public», affirme le secrétaire général de l’association des maires du Sénégal. Pour sa part, Issa Dione, le représentant du ministre pétrole et des énergies précise que l’atelier vise à sensibiliser et à renforcer les capacités des collectivités territoriales sur la maîtrise de l’énergie dans l’éclairage public, vu que 22% des créances nationales de la Senelec estimées à 25 milliards de francs Cfa sont dues aux collectivités territoriales. Malgré tout, ces dernières sont limitées dans leur exercice. Cheikhna Camara, maire de la commune Ballou, dans le département de Bakel, indique qu’il n y a pas un transfert de compétence en matière de ressources humaines et financières aux collectivités territoriales. «Il faut une gestion rationnelle des responsables sur la question de l’éclairage public», martèle-t-il, précisant par ailleurs que Les communes ont hérité d’une situation où on ne payait pas les factures d’électricité dans les communes essentiellement rurales à cause de ce manque de compétences et de fonds propres.
Khady GUEYE