La baisse des prix de certaines denrées alimentaires est effective. Cependant, certains boutiquiers sont encore réticents. Ce qui révolte les consommateurs qui appellent l’Etat à veiller sur l’application des nouveaux prix fixés.
Les populations avaient hâte de voir les prix des denrées alimentaires en baisse. Depuis que l’annonce est faite, ils ne cessent de mettre la pression aux commerçants pour leur rappeler à l’ordre.
Ils se disent très déterminés à veiller cette fois-ci sur l’application effective de cette décision prise par l’Etat. Si les commerçants réclament peu de temps pour écouler leurs anciens stocks, les clients, en revanche, estiment que ça doit être automatique.
Au quartier Ouagou Niayes, le pire s’est évité de justesse entre un boutiquier et une jeune dame. Tout est partie de l’achat d’un kilogramme de sucre. La dame a voulu exiger au boutiquier de diminuer le prix du kilogramme de sucre que ce dernier commercialise toujours à 600 francs alors que l’Etat a annoncé l’avoir baissé de 25 francs c’est à dire 575 francs Cfa le Kilo. Mais, le boutiquier ne se laisse pas faire. Malgré qu’il soit traité de tous les noms d’oiseaux par la dame, il reste catégorique. «Je ne vais pas vendre à perte», a-t-il affirmé avec fermeté. Pour lui, il est hors de question d’appliquer coûte que coûte cette baisse car il a encore un stock à épuiser. «Je suis là avec toutes mes factures et personne ne peut m’exiger de diminuer les prix tant je n’épuise pas mon stock que j’ai acquis avant que cette baisse ne soit annoncée», précise-t-il.
Même si cette décision de baisser les prix des denrées alimentaires est salutaire, elle risque de tomber encore dans l’eau, selon certains. Car, les consommateurs à eux seuls, ne peuvent pas se faire justice. «C’est à l’Etat de tordre la main au commerçants sinon ils chercheront tous des voies de contournement comme ils l’ont toujours fait à chaque fois qu’une mesure pareille a été prise», déclare sous le couvert de l’anonymat un père de famille résidant au quartier Niarry Tally. Ce dernier affirme que les sénégalais n’ont pas la culture de dénoncer les commerçants dans de pareille situation. Donc c’est à l’Etat d’être vigilant. Pour lui, l’Etat, notamment les services de contrôle économique, doivent veiller à ce que les nouveaux prix soient appliqués à la lettre et sans délai. «Face à cette résistance des commerçants, l’Etat doit faire preuve de vigilance. Il faut que les commerçants cessent de nous dicter leur loi », s’indigne-t-il. Pour ce père de famille, le recrutement des mille agents de contrôle doit se faire le plus rapidement possible et de manière pérenne. Certains commerçants, notamment les détaillants s’en lavent les mains. «Il faut que les clients sachent d’emblée que tous prix non pas été baisser, mais aussi que la hausse ou la baisse de certains prix ne dépend absolument pas de nous», précise Ibrahima Diallo, un autre boutiquier qui dit vivre au quotidien la pression des clients depuis que l’annonce a été faite.
Et d’ajouter : «Nous n’avons pas intérêt à ne pas appliquer les prix fixés par le gouvernement sinon nous aurons affaire avec les services de contrôle. Par contre, si les grossistes auprès de qui, nous nous ravitaillons ne baissent pas leurs prix, nous ne pouvons pas baisser. Il faut aussi que les gens soient patients parce que nous avons des stocks à écouler avant de nous ravitailler à nouveau pour voir si les prix ont baissé ou pas».
Khady GUEYE