Le directeur Général de l’ AIBD Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye a convoqué la presse ce vendredi 07 mars pour dit-il exposer en toute transparence la situation économico-financière de AIBD SA et les décisions froides et responsables qu’ils ont engagées pour restructurer et relancer la machine AIBD.
Prenant la parole, monsieur Diéye a fait savoir que l’AIBD SA a hérité d’une situation inconfortable due à un recrutement massif, opéré entre 2022 et 2024. Une dérive qui a engendré un sureffectif qui pèse lourdement sur l’équilibre financier. Un déséquilibre, combiné à d’autres facteurs comme la gabegie, la dispersion, des charges de fonctionnement inutiles parce que trop éloignées de leur cœur de métier menacent aujourd’hui la capacité à assurer pleinement leurs missions.
L’État du Sénégal, depuis 2023 par des subventions directes, paie les salaires de AIBD SA. Une situation qu’il a trouvé sur place depuis son arrivée en mai 2024 avec un effectif porté à 938 agents. A l’époque, devant tous les agents de AIBD et les partenaires sociaux, il a présenté la situation dite très compliquée de AIBD SA en exigeant une situation de référence sur la base d’audits RH, organisationnelle et sur les marchés à même de les guider dans les mesures de corrections que tous, saviez inéluctables.
Sans attendre les résultats, il a commencé la réduction du personnel qui est aujourd’hui de 872. Il a aussi engagé une réduction drastique de leurs charges de fonctionnement. La baisse des dotations de carburant aboutissant à une économie de 275 millions de francs, la suppression des subventions à des structures de la plateforme pour un total de 600 millions de francs, la réduction des charges téléphoniques qui passent de 18 millions à 8 millions le mois, la finalisation des travaux du Salon d’honneur en fin mars avec une économie de 300 millions de francs due à la prise en charge des frais de passages officiels, une économie immédiate de 220 millions sur la location de véhicules par le retour des véhicules aux concessionnaires.
Et, avec l’arrivée des véhicules de AIBD SA, un poste qui coûtait 340 millions l’année sera ramené à moins de 40 millions, la baisse drastique des frais de missions qui sont passés de 80 millions sur 3 mois à 24 millions sur 6 mois et ne concernent que les déplacements essentiels pour le strict minimum, la directive primordiale a réduit à moins de 50 millions ce poste qui coûtait 400 millions l’année, la compression de certains postes budgétaires allant jusqu’à 2.5 milliards de francs CFA, et enfin le budget qui était de 23 milliards en 2024 est aujourd hui ramené à 18 milliards pour 2025.
Toutes ces mesures sont malheureusement insuffisantes pour garantir la viabilité de la structure d’où la nécessité d’aller vers un plan sakanal pour lequel la direction générale a requis et obtenu l’autorisation du conseil d’administration de AIBD SA, selon Cheikh Abiboulaye Dièye, qui pense que ce constat est donc sans appel pour préserver la capacité opérationnelle et garantir l’avenir de la société, ils doivent procéder à un recentrage de leurs effectifs sur leurs véritables besoins et missions. Cette décision longuement réfléchie, n’est guidée ni par la simple recherche d’économie, ni par l’envie de priver quiconque de son emploi.
Dans ce contexte, un audit interne a été mené pour identifier avec précision les postes indispensables au bon fonctionnement des aéroports. Conscient des impacts socio-économiques qu’une telle mesure peut provoquer, le directeur général de l’ AIBD SA s’engage à mettre en place un accompagnement adapté pour les employés concernés. Le DG compte soutenir à la reconversion, Indemnités, et, dans la mesure du possible, appui à la formation pour une reconversion. Il vont prendre toutes les dispositions idoines et les précautions nécessaires afin de limiter au maximum les conséquences sociales, tout en maintenant le cap sur la stabilité et la pérennité de l’entreprise selon ses propos.
L’extension de l’aérogare qui passera de 3 millions à 5 voire 8 millions de passagers, l’Aéroville sur 400 ha avec le développement d’Hôtels, de centres commerciaux et d’autres services, le centre de maintenance, le cargo qui sera porté à 80 000 tonnes de fret annuel, le centre médical d’urgence avec un minimum de 150 emplois directs, l’académie internationale AIMAC, la poursuite du programme de réhabilitation des aéroports régionaux, la centrale solaire sont tous pourvoyeurs d’emplois et sont aussi des leviers importants pour assurer la relance du secteur. Il s’agira donc avant 2029 de créer au moins 10 milles emplois sur la plateforme.
Samba Ndoye