Nombreux sont les sénégalais qui s’activent dans la transformation et la commercialisation des produits halieutiques pour subvenir aux besoins de leur famille. Une activité qui est dès lors menacée par la rareté des produits causée par le manque d’approvisionnement en carburant et la pêche illégale et abusive de mise sur nos côtes.
La vente des fruits de mer donnait de bons chiffres d’affaires auparavant mais avec les pêches illégitimes et la rareté des poissons, le travail devient difficile pour les femmes qui s’adonnent à ce corps de métier. Rencontrée au FIARA, une Dame sous le couvert de l’anonymat assise devant sa table garnie de produits halieutiques pour les besoins quotidiens, des sachets de crevettes au pagne en passant par des outres, nous informe qu’elle vend à perte. «On perd plus que l’on gagne. La cherté du poisson a impacté lourdement la vente, en cela s’ajoute la hausse du prix du carburant ce qui relance en grande partie nos activités », peste-t-elle.
Plus loin dans un autre stand se trouve un vendeur de fruits de mer qui signale qu’il se remplit bien les poches avec la vente. « Je m’en sors bien, actuellement le « Gedji beurre » est vendu à 6500 FCFA le kilogramme ; pour le Yess, le prix est fixé à 8000 FCFA et le yete à 3500 FCFA le kilogramme», sourire aux lèvres.
Outre des vertus nutritionnelles de ces fruits de mer, si la commercialisation se passe bien c’est tout le contraire pour l’exercice du métier, il pose beaucoup de problèmes, informe une autre vendeuse qui s’installe à côté. « On s’en sort pas facilement car difficile de s’en procurer et le pire, nous n’avons pas assez de moyens pour développer les affaires et demandons dès lors une assistance auprès de l’état, argue la vendeuse.
Du côté des consommateurs l’on réclame la diminution des prix nous dira Aïda Ndiaye, une femme mariée croisée à Tilène. Panier rempli de légumes à la main, elle déclare que les produits sont chers. S’exprimant d’un ton étonné, elle indique que les poissons fumés coûtent plus chers que la viande. Quand on achète en détail, on nous vend de petits morceaux qui ne peuvent servir à rien, clame-t-elle. Cette hausse est insupportable depuis quelques années mais c’est devenu pire avec la carence de carburant qui est parfois pris comme prétexte. Même argument chez le pêcheur, Barka Ba, rencontré au bord de la mer de Soumbédioune, couché sur le sable a martelé que les moteurs fonctionnent avec de l’essence donc quand il y a flambée des prix il est fort probable que le secteur soit touché en profondeur, regrette-t-il. Par ailleurs, il réclame le dispositif de matériels, d’équipements et de financement pour freiner l’accès des étrangers sur le territoire.
ASTOU MALL