A quelques encablures de la fête de Tabaski, les marchés sont déjà gorgés de monde. Entre vas et viens, les femmes constituent la plus grande partie des clients. Une période de fortes rentabilités chez les tailleurs et les vendeurs de tissus à laquelle ses derniers se remplissent bien les poches. Au-delà de l’aspect pécuniaire, c’est la pression chez les tailleurs perturbés par le manque de compréhension de la clientèle concernant les délais de livraison des commandes qui tardent chez certains.

A moins d’un mois de l’Eid el Kabîr, les marchés constituent l’un des lieux les plus prisés par la population. Animées par le souhait d’embellir la fête, les femmes assiègent déjà les étales et magasins pour les besoins de la fête, que ce soit pour l’achat de tissus, accessoires entre autres. Et au niveau des marchés, c’est l’effervescence. Passant d’abord chez les vendeurs de tissus, ceci passe d’abord par une incursion chez les vendeurs de tissus très débordés en cette période par un nombre incalculable de clients.

Rencontrée au marché HLM, Awa Badiane, portant son bébé au dos avec une ère fatiguée, ne cache pas sa désolation sur la cherté des tissus et autres accessoires. En poursuivant, elle indique que la conjoncture du marché est encore très importante du fait de l’impact de la pandémie du Covid-19 qui a causé beaucoup de dégâts économiques tels que la flambée des prix. Dès lors, vu la situation actuelle, c’est au chef de famille de trouver des alternatives pour bien préparer la fête. Dans cette logique, cette dame s’est contentée des tissus moins chers qui varient entre 1000 f et 4000 francs CFA, plus accessible selon elle sous une ère souriante. En plus, cette fête n’arrive pas au bon moment car coïncidant avec la fin du mois avec ses nombreuses charges comme les factures, les dépenses quotidiennes, le logement, entre autres charges.

Même son de cloche pour ce vendeur trouvé au marché « Boubess » de Guédiawaye où l’ambiance a fini par prendre le dessus. Marchandises à la main, ce vendeur ambulant répondant au nom de Moussa Diop a trouvé un nouveau moyen pour vendre ses produits et attirer la clientèle. Dans sa démarche, ce jeune interpelle les clients à l’entrée du centre commercial pour ensuite les conduire vers sa boutique. Au constat, les produits varient selon les bourses. Les prix des tissus sont fixés entre 1000, 2000, 10.000, voire 12.000 le mètre, selon la qualité et le type de tissus. En tout cas, le marché semble bien être approvisionné.

Chez les tailleurs, c’est aussi le grand rush où ces derniers déplorent le manque de compréhension de certains clients qui veulent être satisfaits coûte que coûte. Pour cette couturière du nom de Penda, assise derrière sa machine, a choisi comme sacerdoce, la satisfaction de sa clientèle mais demande par ailleurs plus de compréhension et de patience.

Plus loin à Fass Colobane, chez un tailleur sous le couvert de l’anonymat, il indique que la majeure partie des disputes avec les clients adviennent du non-respect des engagements des tailleurs, pour la plupart causés par des coupures de courants, manque de bras, ou par les commandes tardives. Poursuivant, il ajoute que leur seul souci c’est de répondre aux attentes des clients afin de les maintenir mais il arrive des situations imprévisibles qui ne dépendent pas de leur volonté et dans ce cas c’est aux clients d’être courtois, précise le tailleur.

ASTOU MALL