Face à la presse ce lundi matin 12 février 2024, l’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal (ACIS), exige la lumière sur la mort des commerçants lors des manifestations et demande une indemnisation pour les marchandises qui ont été brûlées.
Après avoir présenté ses condoléances, ACIS dénonce la mort du commerçant Modou Gueye qu’elle considère de trop. Elle constitue le deuxième cas en moins d’un an après celle de Omar Thiam en 2023 au marché des Hlm. Selon ces commerçants nul n’est à l’abri de la longue liste de commerçants victimes de violentes répressions policières dans les marchés ou lieux de commerce rend compte, entre autres de deux préoccupations majeures : le transfert des lieux de contestation dans les marchés et la mort des citoyens sont devenues bañales aux yeux des autorités politiques en ce sens qu’aucune des morts précédentes n’a été pour le moment élucidée.
L’ACIS, fidèle à ses valeurs et principes, estime inacceptable que des revendications démocratiques et des manifestations devant l’injustice et les souffrances de nos compatriotes aboutissent à des morts de commerçants. En a croire que l’autorisation des manifestations pacifiques doit être la règle, mais pas la répression systématique des manifestants. Des commerçants ont été interpellés dans leur lieu d’activité ou en rentrant pacifiquement chez eux et jetés en prison lors des manifestations. Le ACIS exige qu’ils soient tous libérés immédiatement.
Par ailleurs, l’association demande à l’État de protéger les lieux de commerce traditionnel au même titre que les grandes surfaces. Elle fustige aussi ce qui c’est passé à Touba où on a laissé saccager une boutique totale appartenant à un vaillant sénégalais, pendant qu’une grande surface à quelques mètres est sécurisée. En plus, des commerçants du marché khar Yalla ont vu leurs marchandises totalement brûlés lors des dernières manifestations Nous demandons à l’État qu’ils soient dédommagés dans les plus brefs délais…
L’association des commerçants et industriels condamne avec la dernière énergie cette violence banalisée et récurrente envers les commerçants et tous les citoyens en général et tient pour responsable de toutes ces victimes l’État du Sénégal qui, depuis les événements sociopolitiques de mars 2021, viole de façon flagrante les droits et les libertés fondamentales des sénégalais. La psychose d’une répression instantanée a entraîné un ralentissement économique pire que lors de la période du Covid 19.
Le chiffre d’affaires des commerçants et industriels a chuté de plus de 60% d’après leurs enquêtes et risque d’endurer pire pour les 8 mois à venir. L’ACIS  exige toute la lumière sur la mort de Modou Gueye et celle des autres victimes et la cessation immédiate de l’usage disproportionné de la force contre les compatriotes. L’association invite aussi les manifestants à être pacifiques et respecter les biens privés et publics, elle appelle toute la classe politique à mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération.
L’ACIS fait appel à tous les commerçants et industriels du Sénégal de tout bord, de tout obédience associative avenir nous rejoindre pour la réussite de ce combat citoyen pour la stabilisation du pays par le maintien du calendrier républicain.
Samba Ndoye