La nouvelle feuille de route de l’Otan évoque pour la première fois, l’intérêt stratégique que revêtent le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le Sahel, et les menaces que sont le terrorisme et l’immigration illégale. Dans cette logique, le gouvernement malien avait convoqué ce vendredi l’ambassadeur d’Espagne qui dit « ne pas exclure » une intervention militaire de l’OTAN dans le pays.

«Nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadeur d’Espagne au niveau du ministère des Affaires étrangères pour élever une vive protestation par rapport à ces propos », renseigne Abdoulaye Diop lors d’un entretien à la télévision nationale. Il ajoute avoir demandé des explications, une clarification de cette position au gouvernement espagnol et espère que cela viendra assez rapidement. « Le ministre doit se rappeler que la situation actuelle d’insécurité et d’expansion du terrorisme au Sahel est surtout lié à l’intervention de l’Otan en Libye dont nous payons encore les conséquences », renchérit-il.

Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares pour sa part a indiqué en marge du sommet de l’Alliance qui se tenait à Madrid, « nous ne l’excluons pas ». « Si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions ».
Pour le ministre des Affaires étrangères malien, «ces propos sont inacceptables, inamicaux, graves parce qu’ils tendent à encourager une agression contre un pays indépendant et souverain ».

Le Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d’insurrection indépendantiste et djihadiste en 2012 dans le nord. La propagation djihadiste a gagné le centre et les pays voisins, Burkina Faso et Niger.

ASTOU MALL