Au moins 59 migrants ont trouvé la mort dans un naufrage qui s’est produit, dimanche 26 février à l’aube, en Méditerranée, non loin de la ville de Crotone, en Calabre dans le sud de l’Italie, a indiqué le maire de cette localité.
« Jusqu’à il y a quelques minutes, le nombre de victimes confirmées était de 59 », a déclaré Vincenzo Voce à 16 h (15 h GMT) à la chaîne d’information en continu Sky TG-24.
« La Calabre est en deuil »
« Des dizaines et des dizaines de morts noyés, dont des enfants, beaucoup de disparus. La Calabre est en deuil pour cette terrible tragédie », a déploré dans un communiqué Roberto Occhiuto, président de la région.
Les pompiers italiens ont confirmé sur Twitter avoir récupéré 28 corps, tandis que trois autres auraient été entraînés plus loin par les courants maritimes, depuis l’embarcation qui, selon les médias italiens, contenait 150 à 250 personnes. Par ailleurs, une quarantaine de personnes ont été secourues, selon les pompiers.
Selon les gardes-côtes, l’embarcation transportait environ 120 personnes et s’est brisée sur les rochers à quelques mètres des côtes dans le sud de l’Italie, dimanche 26 février. © Giuseppe Pipita, AP
Selon les gardes-côtes, l’embarcation transportait environ 120 personnes et s’est brisée sur les rochers à quelques mètres de la côte, les pompiers évoquant « plus de 200 personnes » à bord de l’embarcation.
Des images de la police italienne montrent des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage, où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert dans un centre d’accueil.
La traversée la plus périlleuse au monde pour les migrants
Faisant part de sa « profonde douleur », la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo ».
« Le gouvernement est engagé à empêcher les départs, et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des États de départ et d’origine », a-t-elle assuré.
Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l’adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l’extrême droite sur le sauvetage des migrants.
Giorgia Meloni, dirigeante du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), avait pris la tête d’un exécutif de coalition en octobre après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.
La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants.
Le gouvernement veut « lutter fermement » contre l’immigration clandestine
Évoquant sa « douleur », le pape François a affirmé « prier pour chacun d’entre eux, pour les disparus et pour les autres migrants survécus ».
Le président de la République Sergio Mattarella a, de son côté, déploré le naufrage dans lequel « des dizaines de personnes, dont des enfants, ont perdu la vie ».
« Un grand nombre de ces migrants venait d’Afghanistan et d’Iran, fuyant des conditions très difficiles », a ajouté le chef de l’État, exprimant le souhait d' »un fort engagement de la communauté internationale pour éliminer les causes des migrations : guerres, persécutions, terrorisme, pauvreté… ».
Pour le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, cette « tragédie (…) démontre comment il est absolument nécessaire de lutter fermement contre les filières de l’immigration clandestine ».
La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi réagi en demandant d’avancer sur la réforme du droit d’asile dans l’Union européenne.
AFP