Selon l’organisation Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo (Norvège), la répression des manifestations déclenchées il y a près d’un mois par la mort de Mahsa Amini a fait au moins 108 morts en Iran. Par ailleurs, plus de 100 « émeutiers » ont été inculpés, ont rapporté mercredi les autorités judiciaires du pays.

Le bilan s’alourdit en Iran mais reste sans doute sous-estimé : au moins 108 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations déclenchées il y a près d’un mois par la mort de Mahsa Amini, a indiqué mercredi 12 octobre une ONG.
Les forces de sécurité iraniennes ont également tué au moins 93 autres personnes dans des heurts distincts à Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), a rapporté Iran Human Rights (IHR). Dans ce cas-ci, les violences avaient été déclenchées lors de manifestations pour protester contre le viol présumé d’une jeune fille par un policier.
Le mouvement de contestation en Iran a débuté le 16 septembre, date à laquelle Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est morte à l’hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique, prévoyant notamment le port du voile.
Malgré des centaines d’arrestations et la répression meurtrière, ce mouvement de contestation – le plus important depuis celui de 2019 provoqué par la hausse du prix de l’essence – ne faiblit pas.
Par ailleurs, plus de 100 « émeutiers » ont été inculpés depuis le début du mouvement, ont rapporté les autorités judiciaires du pays.
Les restrictions d’accès à internet entravent les enquêtes
Des organisations de défense des droits humains alertent sur la répression particulièrement sévère à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (nord-ouest), la région d’où était originaire Mahsa Amini.
« La communauté internationale doit empêcher d’autres meurtres au Kurdistan en apportant une réponse immédiate », a lancé mercredi Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’ONG IHR basée en Norvège, mettant en garde contre « une imminente répression dans le sang » dans cette province.
Les restrictions d’accès à Internet imposées par les autorités entravent l’enquête de l’ONG sur l’ampleur de la répression, a-t-il déploré.
D’après son ONG, 14 personnes ont été tuées au Kurdistan depuis le début de la contestation mais ce bilan n’inclut pas les victimes de la « répression sanglante » des trois derniers jours, durant lesquels « de larges manifestations » ont eu lieu à Sanandaj.
Ailleurs dans le pays, 11 personnes ont notamment été tuées dans la province de Téhéran et 28 dans celle de Mazandaran (nord), selon cette même ONG qui affirme que des enfants ont également été arrêtés.
« Les enfants ont le droit de manifester, les Nations unies ont l’obligation de défendre les droits des enfants iraniens en faisant pression sur la République islamique », a insisté Mahmood Amiry-Moghaddam.
L’IHR a précisé exclure de son bilan six détenus morts dimanche lors d’une rixe en prison dans le nord du pays, disant enquêter à ce sujet.
Avec AFP