Le Collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise (CIAAS) a tenu, ce mardi 7 octobre 2025, une conférence de presse pour alerter l’opinion nationale et internationale sur la situation précaire à laquelle font face des centaines de travailleurs. Selon son coordinateur, Oumar Dramé, le contrat de nombreux agents a été « rompu de manière illégale » depuis le 30 septembre dernier, plongeant plusieurs familles dans l’incertitude.
D’après le collectif, cette rupture trouve son origine dans le non-respect des engagements pris dans le cadre du programme « Xëyu Ndaw Ñi ». En effet, une convention liait la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), les collectivités territoriales et l’État. La DER/FJ devait assurer une partie de la rémunération des agents, tandis que les collectivités devaient prendre en charge le reste.
Mais selon M. Dramé, « la DER n’a pas respecté ses engagements financiers, ce qui a conduit les collectivités à se désengager progressivement ».
Des agents sous-payés et abandonnés
Présents dans les 14 régions et les 46 départements du pays, les agents du programme affirment percevoir un salaire mensuel de 150 000 F CFA, malgré leur rôle crucial dans le suivi, l’encadrement et le recouvrement des crédits octroyés aux bénéficiaires. « Nous avons servi l’État avec dévouement sur le terrain, et aujourd’hui, nous sommes abandonnés sans préavis ni indemnité », déplore le coordinateur du collectif.
Saisi de la situation, le collectif indique avoir approché la Direction de l’Emploi, qui aurait évoqué un manque de budget pour justifier l’arrêt du paiement des salaires. Une explication jugée insuffisante et injuste par les agents concernés.
Appel à l’intervention des autorités
Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice sociale, le CIAAS appelle la Déléguée générale de la DER/FJ, Mme Aïda Mbodji, à reconsidérer cette décision et à maintenir les agents dans leurs postes.
Le collectif interpelle également le Président de la République et le Premier ministre, les invitant à intervenir « sans délai » pour éviter un drame social et la fragilisation de nombreux foyers sénégalais.
« Nous demandons simplement la justice, la reconnaissance de notre travail et la continuité de nos contrats », a conclu Oumar Dramé.
Astou Mall











