La Journée internationale des migrants (JIM) a été célébrée au Sénégal du 15 au 18 décembre 2024, sous le thème « Migration, Résilience et Inclusion : Quelles visions, politiques et stratégies pour s’adapter au nouveau contexte migratoire ? »

Cet événement, organisé par le Réseau Migration Développement (REMIDEV) en partenariat avec des organisations de la société civile, s’inscrivait dans un contexte particulier marqué par des politiques migratoires de plus en plus restrictives et une gouvernance nationale en pleine mutation. Dans un contexte où les départs vers l’Europe et l’Amérique se poursuivent malgré les défis et les risques, les acteurs de la migration ont souligné la nécessité d’adopter de nouvelles stratégies pour faire face aux enjeux migratoires actuels.

Les activités de la JIM 2024 se sont articulées autour de plusieurs temps forts, notamment une randonnée pédestre le 15 décembre pour alerter sur les restrictions liées à la mobilité, suivie de deux journées de réflexion les 17 et 18 décembre. Ces rencontres ont permis de débattre de thèmes essentiels, tels que les conditions de vie des migrants disparus et des détenus au Sénégal, la promotion de la migration intra-africaine, et l’impact des politiques migratoires sur les droits des travailleurs migrants. Des propositions concrètes ont émergé, notamment sur la nécessité de renforcer les mécanismes de gouvernance migratoire et de développer des politiques inclusives respectueuses des droits des migrants. Les participants ont également souligné l’importance d’une meilleure gestion des ressources naturelles et de la migration circulaire pour renforcer la résilience des communautés face aux défis socio-économiques et climatiques. Mamadou Diop, Président de l’Union Pour la Solidarité et l’Entraide et V. Pdt du Congad  » L’essentiel de ce qui a été discuté durant ces trois jours est consigné dans le rapport présenté. Ce qu’il faut noter c’est que la migration ne doit pas constituer mais une opportunité pour contribuer au développement des pays. C’est une pratique qui remonte la nuit des temps, qu’on ne peut pas éradiquer. Il faut maintenant l’organiser qu’elle soit bénéfique pour les pays d’origines et les pays d’accueil » reconnaît l’acteur de la société civile qui travaille sur la question. Comme pour dire que nul peut arrêter la mer par les bras, l’accepter comme tel et vivre de ces opportunités est la solution qui vaille pour la migration.

À l’issue des débats, plusieurs recommandations ont été formulées, tant à l’attention de l’État que des ambassades et consulats, et de la société civile. Parmi celles-ci, il a été suggéré de renforcer l’application d’une politique migratoire nationale plus inclusive, de faciliter l’accès aux visas et de promouvoir la mobilité intra-africaine en supprimant les visas d’entrée.
Et la Coordinatrice du REMIDEV, Mme Aby Sarr d’inviter les nouvelles autorités à collaborer;  » Pour cette édition de la célébration de la Journée Internationale de la Migration (JIM), nous manquons notre satisfaction surtout aux activités que nous avions organisé, notamment la randonnée pédestre avec des thématiques intéressantes sur des questions de visas et nous y espérons d’être entendu et que nos États prendront leurs responsabilités. Nous parlons d’inclusion, parce qu’aujourd’hui avec l’arrivée du nouveau gouvernement, qui est en train mettre en place sa politique, nous aurions besoin de partager  avec eux notre expérience en matière des politiques et flux migratoires qui secouent notre pays » a-t-elle fait savoir pour marquer leur volonté de collaborer avec les pouvoirs publics.
L’accent a également été mis sur la nécessité de développer des mécanismes de soutien aux familles de migrants disparus et aux migrants détenus, tout en renforçant les efforts de plaidoyer pour une meilleure protection des droits des migrants, notamment en Afrique, dans les pays du Golfe et du Maghreb. Cette célébration a mis en lumière l’urgence de repenser la gouvernance de la migration, en favorisant une approche plus inclusive et respectueuse des droits humains, pour garantir une mobilité humaine libre et sécurisée à travers le monde.