Mme Awa Diop, directrice de l’Institut Nelson Mandela de Yopougon et femme d’affaires ivoirienne d’origine sénégalaise, a engagé une procédure judiciaire contre la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), filiale de BNP Paribas, qu’elle accuse d’avoir ouvert et vidé son coffre-fort sans base légale.

Interrogée par le Dakarois TV, Mme Awa Diop dit avoir gardé ses bijoux en diamant, des titres fonciers, d’actes de donation d’immeubles et autres dans son coffre N 07/244 inscrit sur les livres de la filiale BNP Paribas, sise avenue Léopold Sédar Senghor. Selon elle, s’agit de 55.000 grammes d’or ainsi que des bijoux en or et en diamants d’une valeur de 1.870.000.000 Fcfa; de même que des bijoux sertis de pierres précieuses d’un montant évalué à 1.287.827.000 Fcfa ; et enfin la somme de 598.091.758 Fcfa sans compter des objets de jeunesse ».

Selon la plaignante, son coffre-fort n°07/244, ouvert depuis 2007 au siège de la BICIS sis avenue Léopold Sédar Senghor à Dakar, contenait des biens de grande valeur 55 kilogrammes d’or, des bijoux en or et en diamants estimés à 1,87 milliard de FCFA, des bijoux sertis de pierres précieuses évalués à 1,287 milliard de FCFA, une somme en espèces de 598.091.758 FCFA, ainsi que des titres fonciers, actes de donation d’immeubles et objets personnels de grande valeur sentimentale.

Une ouverture jugée illégale
Mme Diop « affirme avoir découvert l’affaire le 19 janvier 2023, lorsqu’elle s’est rendue à la banque et constaté que les clés de son coffre ne permettaient plus de l’ouvrir. Elle dit avoir appris par la suite que son coffre aurait été ouvert entre le 22 juin et le 30 juillet 2020, sans qu’elle n’en ait été informée, ni convoquée, ni représentée ».
« J’ai eu une surprise incroyable lorsque je me suis présenté le vendredi q9 janvier 2023, j’ai eu la désagréable surprise de constater que mes clés ne fonctionnaient plus. Mon coffre à bijoux a donc été ouvert frauduleusement trahissant, le secret bancaire, pourtant, un principe élémentaire pour la banque. Mieux, l’ouverture du coffre n’a pas été faite dans l’art du droit. C’est un cas type de flagrant delit qui ne dit pas son nom ».
Interpellée, la BICIS explique avoir procédé à l’ouverture de 149 coffres jugés inactifs depuis quatre ans, dont celui de Mme Awa Diop. Une justification que cette dernière conteste fermement, affirmant que la banque prélevait régulièrement les frais de location du coffre sur son compte courant.
Elle dénonce également une procédure dite « irrégulière », affirmant qu’aucune ordonnance judiciaire, aucun huissier indépendant ni aucun représentant du titulaire « n’étaient présents lors de l’ouverture du coffre, contrairement aux règles en vigueur. »

Une procédure judiciaire au point mort
Face à la situation, Mme Diop, assistée par Me Clédor Ciré Ly, a adressé une mise en demeure à la BICIS, restée sans suite. De l’avis de Mme Diop, Elle a ensuite déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du procureur de la République, entraînant une enquête de la Division des investigations criminelles (DIC). Après plusieurs auditions des parties concernées, le dossier a été transmis au juge du 8ᵉ cabinet, Babacar Diop, où il serait bloqué depuis plusieurs mois », selon la plaignante.
Mme Diop affirme avoir également saisi le procureur général, le ministère de la Justice, ainsi que l’ancienne ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall, afin d’attirer leur attention sur ce qu’elle qualifie de « grave atteinte aux droits des clients bancaires ».
Un appel aux autorités et aux défenseurs des droits humains
Redoutant un enlisement du dossier, Mme Awa Diop lance un appel aux autorités sénégalaises et ivoiriennes, ainsi qu’aux organisations de défense des droits de l’homme, pour que » justice soit rendue ».
À ce jour, l’affaire demeure pendante devant le 8ᵉ cabinet du tribunal de Dakar, après une enquête de la DIC.
Nous y reviendrons.
Astou Mall











