Il ne suffit pas pour choisir un candidat à une élection présidentielle de regarder une sinistre farce télévisée des cinq prétendants.
Confusion, agressivité destinée à exister médiatiquement, superficialité des propos, tout y est.. Personne ne sait si ce sont les médias ou les réseaux sociaux qui entraînent les politiciens dans ce spectacle de mauvais goût ou si les politiciens utilisent les TICS pour ne pas être oubliés.
Mais il s’agit bien de spectacle et non d’information. Devant son écran, le public attend la faute de l’un, l’attaque de l’autre, comme si le plateau était une arène romaine. Les jeux du cirque sont devenus moins sanglants mais n’ont pas disparu.
Pour le pouvoir, on le sait, « tout est politique » car la démocratie consiste à construire un modèle qui sera imposé à l’ensemble des citoyens au nom du principe de majorité.
Démarche potentiellement totalitaire à laquelle adhèrent clairement beaucoup de partis politiques .Chacune d’entre elle propose de violenter la société actuelle pour l’emmener vers un avenir très hypothétique.
1. Quel est le projet souhaitable ?
Nouveau modèle de société ou gestion rigoureuse et pragmatique ? Politique envahissante (ambitieuse diront certains) ou politique modeste (cautionnant l’existant diront certains) ? Si l’on veut prospérer sur le chemin de la modernité coûte que coûte, on devrait peut-être laisser « kor Marieme » cinq années supplémentaires et souffrir en silence pour changer de visage face au monde.
2. Quel est le gouvernant le plus apte ?
Deux qualifications de base sont nécessaires : la maîtrise de tous les grands sujets politiques et économiques (la culture) et une expérience de l’exercice du pouvoir (le savoir-faire). Khalifa Sall avec son vécu avec le PS et aussi Karim Wade (Pds)semblent être les candidats idéals si notre problème est d’ordre politique car étant les seuls à part le président Sall à pénétrer le cœur du système. Cependant le fils du Pape du »Sopi » à légèrement l’avantage car n’ayant rien à se reprocher .En effet Wade fils exige une révision de son procès qui pour lui reste une question d’honneur et de dignité.Son chargé de communicationsNafisatou Diallo abonde dans le même sens en stipulant que: »Si le Pds accepté l’amnistie, Karim Wade est prêt à abandonner le parti et la politique ».
3. Face à une situation grave et imprévue (troubles sociaux, terrorisme de masse), un dirigeant doit être capable de faire face. Son action passée constitue un indicateur. Ousmane Sonko a vraiment des efforts à faire dans ce domaine. Son discours étant extrêmement dur laisse supposer qu’il amènera un pouvoir totalitaire basé sur la charia. Sachant que le principe de laïcité du Sénégal convient à tout le monde, il serait mieux pour lui de pas trop s’aventurer sur la question religieuse.
4. Enfin, question essentielle : faut-il voter utile ? Faut-il, au contraire, voter pour protester ou se faire plaisir ? La sociologie politique est cruelle et certains candidats n’ont aucune chance de devenir Président. Voter pour eux, est-ce renoncer à avoir une influence ? Ousmane Sonko est en plein remontada avec le nombre d’opposants politiques qui se sont ralliés, il compte notamment sur la masse des patriotes composé essentiellement de jeunes dont la plupart sont des nouveaux votants. Toutefois Bougane Gueye Dany de Gueum Sa bopp qui désire ardemment d’être là surprise du chef en passant l’obstacle du parrainage compte essentiellement sur la masse pour jouer les troubles fêtes pour la course à la magistrature suprême.
Ces critères de choix ne sont certainement pas suffisants, mais ils permettent de faire un tri efficace. Bien sûr, les notions d’expérience, de culture politique, de capacité de réaction face à l’imprévu comportent une part de subjectivité. On peut, par exemple, considérer que Karim ou Khalifa Sall ont suffisamment d’expérience ou non. Sans la subjectivité, tout serait vraiment simple.
Gabou Fall Dieng (stagiaire)











