Selon le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), Mody Guiro, en réunion d’évaluation tenue le lundi 14 avril, il est ressorti des échanges que le déroulement des négociations et des travaux de l’atelier d’élaboration du nouveau pacte des 7, 8, 9 et 10 avril 2025 n’ont pas donné satisfaction au Front syndical, loin s’en faut.
A cette étape de leurs discussions le Front estime que les résultats issus de ces travaux sont loin de ses attentes eu égard aux problématiques posées par les travailleurs et leurs organisations syndicales dans la perspective d’une dynamique partenariale porteuse de progrès et de justice sociale.
En effet, les engagements du gouvernement sont imprécis, peu consistants pour répondre aux attentes du monde du travail… A l’analyse, ces engagements ressemblent à une tentative de faire porter aux travailleurs un carcan sans offrir les gages quant à la résolution des problèmes actuels des travailleurs.
Et naturellement le FSDT s’interroge sur l’empressement à vouloir conclure un pacte sans à priori résoudre les revendications prioritaires inscrites dans la plateforme minimale.
Cette méthode accélérée qui n’assure pas encore un esprit partenarial que le front souhaite entretenir avec le gouvernement leur oblige à la réserve et à la prudence, car les défis des syndicats sont si importants qu’il faille avancer dans la transparence et la recherche du consensus dans les approches. Ce qui n’a pas été le cas depuis le début.
En tout état de cause, les travailleurs ont clairement explicité leur position assortie de préalables à discuter et à dépasser lors de l’ouverture de l’élaboration du pacte le 07 avril 2025 par le Coordonnateur du front en présence des Ministres du travail et de la fonction publique et du Président du HCDS.
C’est pourquoi, il est important de rappeler les points ci-après dont la négociation devrait déboucher sur des accords pouvant constituer le soubassement d’un pacte de stabilité sociale:
1. L’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des ménages:
a. La revalorisation de la pension de retraite et du taux des rentes viagères
b. La baisse de la fiscalité sur les salaires
c. Baisse des prix des denrées de premières nécessité et de consommation courante (eaux, électricité, téléphone, carburant, etc.)
2. La conclusion d’accords sectoriels avec les syndicats d’enseignants, de la santé, de la justice, des universités, des collectivités territoriales, de l’hôtellerie, et du secteur primaire.
3. La généralisation de l’âge de la retraite à 65 ans
4. La réintégration des travailleurs licenciés dans les secteurs publics et parapublics.
5. La requalification en CDI des contrats de travail plusieurs fois renouvelés, conformément aux dispositions des articles L42 alinéa 1 et 149 alinéa 1 du code du travail,
6. La mise en œuvre du plan de restructuration de la poste et le paiement des salaires jusqu’à sa réalisation.
7. L’accélération de la relance du chemin de fer, ainsi que le paiement des salaires jusqu’à son effectivité.
8. La mise en œuvre des conclusions des états généraux des transports publics.
9. L’apurement du passif social et le règlement de la dette intérieure
A l’absence de satisfaction sur ces questions, les centrales syndicales ne pourront s’engager dans la signature d’un quelconque pacte.
Ainsi, en réaction aux louvoiements du Gouvernement qui cherche à leur mettre devant le fait accompli, le front syndical refuse d’avancer dans cette aventure périlleuse sans un débat de clarification sérieux et se réserve le droit d’entreprendre toute action à même d’assurer la défense des intérêts des travailleurs et des populations en général.
Le front n’exclut pas de déposer un préavis de grève au sortir de l’audience du 1 Mai si toutefois les revendications des travailleurs ne trouvent pas de satisfaction auprès de la plus haute autorité.
La Coalition des Centrales Syndicales du Sénégal invite les autorités à rester attentives aux préoccupations des travailleuses et des travailleurs et veiller à l’implication de la force de travail au renouveau et à la performance de notre économie
Samba Ndoye











