Le Ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean Baptiste Tine a présidé ce mardi 25 mars la cérémonie d’ouverture de l’atelier de concertation sur la migration circulaire organisée par le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI). Les départements ministériels impliqués, le haut commissariat aux Droits de l’homme des Nations Unies et l’organisation Mondiale pour les Migrants (OIM), l’ambassade du Maroc et l’ambassade de l’Union européenne ont tous pris part à cet important événement.

La migration circulaire est un modèle de mobilité qui permet aux travailleurs de se déplacer temporairement entre leur pays d’origine et un pays d’accueil pour des raisons économiques, tout en conservant des liens avec leur pays d’origine. Ce type de migration peut favoriser le développement des pays d’origine et d’accueil en facilitant le transfert de compétences, la création d’emplois et la réduction du chômage. Le représentant de l’ Union européenne Jean Marc Pisani annonce un nouveau programme de 15 millions d’euros qui vise à appuyer les capacités de l’État dans la manière dont il souhaite s’organiser sur les questions migratoires mais aussi sur le retour des migrants « nous sommes venus ici pour réfléchir ensemble avec les autorités sénégalaises sur des voies sûres légales et régulières qui permettent dans le cadre d’un partenariat gagnant gagnant de donner aux jeunes du Sénégal des perspectives de travail avec un apport de 15 millions d’euros » a déclaré l’ambassade de l’Union européenne.

Cet atelier vise à favoriser une discussion approfondie sur la gouvernance de la migration circulaire au Sénégal, en mettant l’accent sur les mécanismes de gestion, les politiques publiques et les partenariats nécessaires pour promouvoir une migration bénéfique et durable. Pour l’ambassade du Maroc, la solution de la migration circulaire rassure les deux parties. « La partie européenne a besoin de cette main-d’œuvre abondante dans leur pays même s’il rassure les pays émetteurs ça permet de protéger de la manière la plus sûre nos jeunes qui migrent en Europe. Mais le plus important c’est qu’au-delà de cette protection humaine, c’est aussi l’occasion de se partager des expériences, de se procurer des savoirs faire. Par exemple au Maroc rien qu’en 2024, 16 mille marocains ont bénéficié de ce service . À présent, ils sont au nombre de 60 mille depuis le début du programme qui se passent très bien grâce à la coopération entre les deux parties, à la société civile et à tous ceux qui accompagnent cette opération » a-t-il souligné.

Les statistiques sont alarmantes, avec des milliers de décès documentés chaque année, bien que le chiffre réel soit probablement plus élevé. Le projet sur les migrants disparus de l’organisation internationale pour les Migrants a répertorié depuis 2014 soixante-douze mille sept cent vingt-quatre migrants disparus dans le monde. Jean Baptiste Tine « La migration irrégulière nous coûte beaucoup de vie dans l’Atlantique et dans la Méditerranée. Au-delà de barrer la route à ses jeunes, nous leur proposons une alternative, c’est-à-dire une migration organisée où nous recruterions des jeunes gens (hommes et femmes) qu’on enverrai dans les pays de destination à travers des processus organisés pour des travaux souhaités par ces pays et qui reviennent souvent avec de l’expérience dans un cycle déterminé de voyage d’aller retour  » a-t-il soutenu.

Samba Ndoye